jeudi 3 mars 2011

La révolution algérienne n'aura pas lieu

Des événements historiques sont en train de secouer le monde arabe. Des pays comme la Tunisie, l'Egypte et maintenant la Libye sont en train de faire leur révolution pour en finir une bonne fois pour toutes avec les régimes despotiques qui les ont asservis des décennies durant.

D'autres pays tel le Bahraïn ou encore le Yemen ne sont pas en reste et essayent courageusement de se défaire des potentats et des systèmes politiques iniques qui les ont toujours spoliés. L'Algérie pays arabe ? Gouvernée par un régime tout aussi totalitaire semble pour le moment échapper à cette vague de contestation. Hormis une réaction spontanée au lendemain des premiers événements de Tunisie, réaction qui s'est vite éteinte, l'Algérie semble aujourd'hui totalement en dehors de la réalité du moment comme frappée de léthargie. Les gens dans la rue commentent certes et avec enthousiasme ces événements qui sont entrain de bouleverser le monde arabe. L'homme de la rue reconnait aussi que l'Algérie doit faire sa révolution pour rendre à ce peuple sa dignité et sa fierté. Cette fierté qui était la sienne en tant que nation du million et demi million de chahids. Mais au-delà de ces déclarations d'intention, la rue algérienne reste dans l'expectative. L'opposition algérienne a essayé de faire bouger les choses, ou du moins une partie de l'opposition, mais malheureusement sans résultats notables, parce qu'il n'y a pas une vraie opposition. Il n'y a que quelques « sigles politiques » qui font de l'entrisme pour arracher quelques privilèges et quelques miettes, une poignée d'opposant de salon qui n'emportera jamais l'adhésion populaire parce que totalement inféodé au pouvoir en place et qui ne doit sa survie qu'a la mansuétude de ce pouvoir qui la tolère parce qu'elle lui sert d'alibi démocratique. Pour toutes ces raisons, la révolution, si révolution il y aura ne peut venir que de la rue, ce qui a été d'ailleurs le cas aussi bien en Tunisie qu'en Egypte et aujourd'hui en Lybie. Si c'est donc la rue qui est la seule alternative pour imposer un changement en Algérie, la question qui mérite d'être posée ici est : la rue algérienne est-elle aujourd'hui en mesure de faire ce qui a été fait dans les pays que l'on vient de citer ?

lundi 21 février 2011

Des républiques bananières aux républiques « baltaguières »

« Le chien du chef du village, n'est pas le chef des chiens du village. » -« Si tu parles à quelqu’un et qu’il ne t’écoute pas, tais-toi. Écoute-le ! Peut-être en l’écoutant tu sauras pourquoi il ne t’écoute pas. » (Proverbes africains). Bien plus qu’un terme populaire le « baltagui » est devenu un concept soutenant les pouvoirs arabes par le bas, pendant qu’ils se sucrent par en haut. Les sociologues dont on attend qu’ils nous livrent leurs premières impressions sur ce que vit le monde arabe, nous diront peut-être un jour quel était le rôle social du « baltagui », comment il est recruté, maintenu en état de faux sommeil, entraîné à taper sur la liberté de parole avant de taper sur les corps, puis comment il est retiré de la consommation, une fois la peur des peuples vaincue. Les républiques bananières en ont fabriqué pour leurs vieux jours comme on fabrique des produits périmés à la sortie d’usine. En Tunisie on a parlé de milices disposées à couvrir la fuite de Ben Ali et des siens, après avoir vainement essayé l’usage du baltaguisme qui se manifeste par des contre manifestations, hissant drapeaux nationaux, portraits présidentiels en voie de disparition, criant quelques restes de slogans pourris par le temps. En Egypte il a envahi la place Tahrir à dos de chameaux et de chevaux, bâtons en mains avant de se rétracter derrière des jets de pierres scandant le nom d’un Raïs agonisant politiquement, balbutiant quelques discours de fin de règne, comme dans une prophétie pharaonique. Au Yemen il a été utilisé comme paravent à la chute graduelle de grand frère Président, d’un pays où la pauvreté mord par les genoux une population unie pour le pire entre nord et sud, par la grâce d’une boussole déréglée. En Lybie on a réussit à en faire une majorité pétrolière qui baisse l’échine devant tous les Lockerbies du passé, usant d’un Islam politiquement incorrect. En Algérie le baltaguisme a démontré sa faiblesse à manifester sa satisfaction d’un pouvoir douteux en dehors des marches contre ce même pouvoir. En Algérie il s’unit autour d’un programme présidentiel, fait approuver un mandat à vie anticonstitutionnel et honteux, accroche d’immenses portraits dans le ciel du pays, occupe des postes et des fonctions en panne, occupe la télévision d’Etat qui a la face du bolchévisme révisionniste et qui diffuse des images volées aux mensonges, détourne de l’argent, se créé de fausses amitiés et de vrais ennemis. Il avait trois têtes sous forme de partis politiques, mais en réalité chaque tête en a produit d’autres pour avaler un peuple plus rapidement et avant qu’il n’ait le temps de se révolter. Il est composé de femmes et d’hommes capables de dire une chose et son contraire dans une même phrase et sans ponctuation, sans retenues, sans cligner des yeux. Il peut dire au lendemain d’une marche citoyenne comme celle du 12 février dernier que « les forces politiques et sociales accréditées ont le droit à l'expression pacifique et civilisée de leurs positions et opinions loin de toute atteinte à l'ordre public » ou encore « certaines parties ont tenté d'organiser une marche samedi à Alger, en dépit de son interdiction par les autorités locales », avant de se féliciter de « la prise de conscience par les citoyens du contenu des slogans scandés par les organisateurs ». Dans la même phrase sous forme de communiqué d’un vieux parti de vieux, au moment où le silence pouvait au moins les faire oublier en attendant leur disparition définitive. La prostate et la ménopause ne peuvent pas tout faire accepter. Et comme dit par un autre proverbe africain : « celui qui a un œuf dans son sac, ne danse pas. » Alors revenons au baltaguisme. En égyptien baltagui veut tout simplement dire voyou. Le terme est révélé au monde sur une place publique à dos d’animaux de trait pour définir les pro- pouvoir et s’est installé confortablement dans le langage politique lors d’une révolte qui touchera qu’on le veuille ou pas une entité géo ethnique, le monde arabe. Ce monde qui s’est suffit d’une suite de versets sataniques dictés par l’inconscient pour exister aussi longtemps que possible dans sa seule mémoire. Ce monde arabe dont on dit qu’il bouge par la grâce d’une stratégie américaine pensée et réfléchie dans de vrais cabinets et de vrais stratèges qui défendent leurs intérêts d’abord. Il se trouve qu’aujourd’hui leurs intérêts se rencontrent avec la démocratisation de peuples poussés au désespoir à l’immolation par le feu, à s’embarquer dans le premier rafiot en partance vers des lumières qui inondent pourtant leurs terres. Le baltaguisme est le signe de la fragilité d’une politique construite sur le silence et par lui, construite sur le meurtre des valeurs humaines et sur la corruption comme instrument de domestication. Qu’il utilise des chamelles comme en Egypte ou des portraits et l’insulte de l’autre comme en Algérie, cette facette d’un pouvoir incapable de se défendre par le débat livre des lectures sur un passé composite qui a fait écrire à feu Boudiaf « Où va l’Algérie ? » Et si les manifestants du 12 février étaient peu nombreux dans l’arithmétique du pouvoir, c’est que le pouvoir n’a jamais su compter l’argent du peuple le confondant avec sa propre tirelire. Les baltaguia du pouvoir non plus n’étaient pas nombreux bien que sénateurs et autres députés cachés derrières les services d’ordre poussant la jeunesse contre la jeunesse avant de se retirer dans leurs quartiers réservés. C’est qu’ils ne peuvent plus mobiliser avec autant de certitude pour justifier la mégalomanie des hommes du moment. C’est aussi qu’ils sont honnis et méprisés pour avoir bourré les urnes jusqu’à explosion sociale.

jeudi 3 février 2011

Marche du 12 fevrier : Itinéraire et slogans

La Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie (CNCD) informe que la marche nationale pacifique à laquelle elle a appelé pour le samedi 12 février à Alger aura lieu de la place du 1er Mai vers la place des martyrs, à partir de 11 heures.

La coordination appelle le peuple algérien, les partis politiques, les syndicats et les associations de la société civile à s’inscrire dans la dynamique du changement pour :

le changement et la démocratie.


la levée de l’état d’urgence.


la libération des détenus des émeutes.


une Algérie démocratique et sociale.


l’ouverture des champs politique et médiatique.


le travail et la justice sociale.

Source ici .

mercredi 2 février 2011

Lettre publique à Bouteflika


Monsieur le Président,


Je vous écris publiquement pour solliciter votre départ immédiat et organisé, meilleure issue pour l’Algérie et pour votre personne. Votre obsession de vouloir entrer dans l’histoire n’est un secret pour personne. Malheureusement, vous n’avez rien fait d’autre jusque-là que de mériter d’être expulsé. Une chance se présente à vous pourtant aujourd’hui. Saisissez-la, c’est la dernière. De toute façon, si vous ne la chevauchez pas, elle vous piétinera et fera de vous un rebut de l’histoire. Vous avez tellement voulu vous faire un nom que pour répondre à la misère qui gagne la population, vous n’avez rien trouvé de mieux que de faire construire la mosquée la plus grande et la plus chère du continent, juste pour pouvoir y accoler votre nom. Il y a mieux.
Partez de vous-même. Je sais que comme tous les dictateurs de la région, vous ne pouvez que vous refuser à cette idée jusqu’à votre dernier souffle. Mais ayez la lucidité de constater que vous ne pouvez faire autrement. Votre sort est scellé. Il est fatalement le même que ceux de Ben Ali et Moubarak. Ayez le courage de le devancer. Ben Ali a fait 23 ans de pouvoir, Moubarak 30 ans, mais vous, il y a bientôt 50 ans que vous cumulez les postes sensibles au sommet de l’Etat, violant la Constitution pour rester président depuis 12 ans.

Vous avez gouverné autant qu’Obama a vécu depuis sa naissance. Cela ne vous suffit-il pas ? Comme eux, vous avez instauré une oligarchie familiale, développé la corruption à un niveau inégalé, enrichi vos proches et voulu faire de votre frère votre successeur héréditaire. Vous avez étouffé toute expression libre, appauvri et réprimé la population, utilisé le terrorisme pour instaurer une chape de plomb, poussé les jeunes à préférer mourir noyés en mer ou plutôt vivre en Israël pendant que vous discourez sur la Palestine.

Vous nous avez fait honte jusque-là par votre mégalomanie aussi grande que vos actions étaient de petites et ridicules gesticulations, y compris vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale pour laquelle vous avez la fascination de celui qui n’est pas reconnu.
N’y ajoutez pas une fuite humiliante. Je sais que vous nous avez méprisés en menaçant régulièrement de vous en aller. Faites semblant de croire que vous mettez votre menace à exécution, mais ne nous infligez pas l’humiliation supplémentaire d’une fuite honteuse.
PS : Au risque d’égratigner votre ego surdimensionné, vous ne pesez pas si lourd: c’est dans des fourgons militaires que vous avez été ramené et fabriqué président; le système qui vous a fait vous prépare déjà votre (vos) remplaçant(s). C’est aux «faiseurs de roi de l’ombre» que s’adresse ce post-scriptum : vous ne nous la jouerez pas encore une fois, c’est tout le système qui doit partir.
C’est lui qui est nuisible. Bouteflika était un enfant à qui on a donné le sort de l’Algérie comme jouet
Bensaad Ali , source  ici .





samedi 15 janvier 2011

Suivez l’avion de Ben Ali minute par minute

Il a honteusement quitté son pays comme un grotesque voleur, et il parait que ces amis le lâchent comme une merde, depuis bientôt 7 heures son avion sillonne toutes les latitudes pour trouver un pays où l’on daigne le laisser atterrir en vain, partout il est ‘’Persona non grata’’


Ici on le piste comme gibier.

mercredi 12 janvier 2011

Jeunes chômeurs, commerçants,électriciens , enseignants universitaires, le régime de « Zinochet » tire sur tous ce qui bouge !


                  L'universitaire Hatem Bettahar tué par balles aujourd'hui
Deux civils Hatem Bettaher, un enseignant universitaire et Riad Ben Oun, un électricien , ont été tués par des tirs de la police à Douz, dans le sud de la Tunisie, lors d'une manifestation ayant dégénéré. C'est la première fois depuis le début des émeutes il y a un mois en Tunisie que cette ville de 30.000 habitants, située à 550 km au sud de Tunis, connaît de telles violences.

Hatem Benttaher, maitre de conférence à l'université de Gabes, aurait été assassiné par un tireur d'élite de la police tunisienne, pendant des manifestations à Douz.
Le ministère tunisien de l'Intérieur a décrété ce soir mercredi un couvre-feu nocturne dans la capitale et sa banlieue à la suite de troubles dans « certains quartiers », dans un communiqué officiel. L’armée a été déployée autour de Tunis.