À chaque année, les mois de Ramadhans se suivent et se ressemblent. Comme de coutume, les frasques sont nombreuses sur la scène incroyable du pays. Il ne s'agit pas d'évoquer ici toutes les singularités de ces jours-ci mais celles qui ont retenu le plus l'attention de l'actualité de ce début du Ramadhan 1431.
SacrÉe viande indienne !
La première étrangeté au hit-parade ramadhanesque de cette année figure en premier lieu la viande rouge indienne qui a défrayé la chronique quoiqu'elle ne soit pas encore apparue de façon générale dans les marchés du pays alors qu'elle devait être sur les étals des boucheries avant le début du mois sacré.
Pour faire avaler allègrement la pilule, tout le monde s'est mis au service de cette chair qui n'a pas encore fini de nous divulguer tous ses secrets.
L'institut Pasteur a analysé et décortiqué anatomiquement les cellules de cette viande bovine alors que le ministre des Habous a opposé sa fetwa sur le label halal du produit. Il ne reste que la ménagère pour nous distiller son avis sur son goût et sur ses recettes culinaires.
A chaque fois, c'est le même refrain usé qui résonne dans nos oreilles. Un vieux discours à faire fuir l'ancêtre des optimistes. Le problème perdure et persiste depuis des décennies. Rappelons-nous les péripéties de l'histoire du mouton ramené vif d'Australie. C'est toujours la même chronique « moutonnienne » qui revient à la charge. Alors qu'il se trouve des citoyens allergiques à cette viande, il existe d'autres qui l'attendent avec impatience, surtout les bourses moyennes. Quant au reste des rescapés et pour les plus chanceux parmi eux, ils n'espèrent même pas se rabattre sur les abats du poulet.
ET Les Taraouih …!
Le second fait insolite est cette sortie cathodique du ministère des affaires religieuses qui somme les imams à écourter la prière des «Taraouih» ! Je me suis tourné la tête pour tenter de comprendre si cette attitude est la priorité principale du ministère. Est-ce une revendication et une demande express des fidèles ? Certes, certains imams font durer les prières au dessus de la normale mais ce n'est pas un phénomène général. Et puis d'abord, est-ce une obligation ? On peut l'accomplir dans la position assise ou suivant l'incapacité du fidèle. C'est une inconvenance, si elle existe vraiment, peut être résorbée au cas par cas entre chaque imam et les fidèles du lieu du culte. Comme en Algérie, on peut repérer au moins une mosquée dans chaque quartier, on peut se pencher vers la mosquée selon la durée de la prière. Il se trouve qu'il y a des mosquées où on abrège les prières comme celles où on les rallonge d'une vingtaine de minutes au maximum.
Ce ministère aurait concentré ses efforts en coordonnant avec son gouvernement à s'attaquer aux problèmes de la spéculation qui sévit sur les produits alimentaires pendant ce mois sacré ou comment éduquer les citoyens à ne pas jeter leurs poubelles n'importe où. Il peut aussi aborder le péril de la corruption qui mine le pays ainsi que les maux de l'environnement, causant d'énormes dommages dans les cités. Inculquer également aux fidèles à ne pas déraciner un arbuste, en prendre soin similairement à un bébé en croissance.
Les idées de ce type sont nombreuses en plus de l'aspect spirituel comme la prière des Taraouih dont le réconfort moral et spatial à quatre dimensions est indéniable pour oublier et atténuer un tant soit peu nos malheurs marchands de la journée.
En persistant à rêver de l'éradication de ces insolites qui ne cesse de se métamorphoser en chaque Ramadhan et qui n'en finissent pas de nous faire souffrir, Saha Ftorkoum.
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Flatteries intempestives